Bien sûr, ceci n’est pas une bonne nouvelle.
Assurément, on s’imaginait déjà rire aux éclats, boire du soleil, voguer au gré des spectacles, se poser au gré des ami.e.s, s’émerveiller, etc.
Évidemment, on planifiait déjà avec excitation les horaires de jeu, les scènes, les coins de buvette , les menus, les aménagements d’un festival « sans plastique », etc...
Mais voilà, « la crise » est arrivée, aussi lourde et tapageuse que le virus qui la provoque est insidieux. Elle traverse nos corps, renverse les tables, bouscule, interroge, pousse dans le dos. S’il ne serait pas de bon ton de se lancer ici dans une analyse « de comptoir » de la crise – comptoirs fermés du reste… (snif) -, il est une chose que la période réaffirme avec certitude, c’est que tout est tangible et que nous ne sommes sûr.e.s de rien.
Alors oui, la 16ème édition du festival désARTiculé est annulée, et nous en sommes tou.te.s tristes. Il est des années qu’on n’oublie pas, pour le meilleur et/ou pour le pire.
Et si on prenait l’option 1 ?
« On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste » (L’An 01 )
Car il est des années noires qui sont aussi des pages blanches.
Des douleurs qui sont des remèdes.
Le dessinateur Gébé écrivait en son temps : « On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste »
Il ne prescrivait pas le pas en avant, mais le pas de côté. Forger autre chose, imaginer, CRÉER « Ni la fuite ni le recroquevillement, le mouvement ».
Si au lieu de maintenir le cap, on virait de bord ?
Réaffirmons à notre tour, aux côtés des artistes, la volonté de (se) réinventer, profitons du tournant.
Solidarité professionnelle
Le secteur culturel est fortement touché par la crise sanitaire que nous traversons, les Cies d’Arts de la Rue tout particulièrement, car c’est essentiellement l’été, lors des festivals, qu’elles constituent leurs trésorerie. Par solidarité avec les Cies initialement programmées au festival, en coordination avec le réseau des Arts de la Rue, et grâce au soutien des collectivités publiques et de nos partenaires privés, Rue des Arts remplira ses engagements financiers à l’égard des Cies, autant que faire se peut, de façon à ne mettre en péril ni l’équilibre financier des Cies ni celui de Rue des Arts.
Pour que la vie culturelle continue à nous questionner, nous bercer d’émotions, construire des ponts entre nous,
Pour prendre notre élan et rebondir dans tous les territoires,
« Montrons que nous faisons jouer notre solidarité, notre conscience sociale. Nous ne laisserons personne au bord du chemin. » (extrait du communiqué de la Fédération Nationale des Arts de la Rue)
Merci !
Rue des Arts réitère ses remerciements à toutes les personnes mobilisées aujourd’hui pour faire de nos vies des vies vivables, au sens propre et au figuré. Ceux / celles à pied d’œuvre aujourd’hui, là maintenant, dans l’urgence, et ceux / celles qui travailleront demain :
à soigner une nature et une philosophie abîmées,
à déconstruire les évidences,
à ouvrir d’autres routes, peut-être plus sinueuses, mais aussi moins goudronnées !
Lieu de fabrique
Alors, ce lieu de fabrique des Arts de la Rue, avec ses résidences de création et ses actions culturelles, qu’on porte de tout notre cœur, on le souhaite plus que jamais. On le veut puits de création, champ des impossibles, source de nouvelles molécules, drapeau levé contre l’ennui et les ornières du consumérisme, drapeau levé au nom de l’inconçu, de l’inimaginé, de la subversion et des bêtises instructives !
Pour un monde plus juste, plus drôle et plus respirable..!
Bon courage à tou.te.s, vive l’art partout et pour tou.te.s, et encore mille mercis à ceux et celles qui s’engagent à nos côtés : partenaires publics, privés, donateur.trice.s, adhérent.e.s et bénévoles !
N’hésitez pas à suivre l’actualité de Rue des Arts ou à vous replonger dans ses archives sur notre site web et les réseaux sociaux.
Haut les cœurs ! (et haut les masques ! - avant qu’ils ne tombent !)
L’équipe de Rue des Arts